L’interprofessionnalité présente un facteur important dans la transformation de la profession ; celui de l’entrée dans l’ère des réseaux intégrés avec la possibilité de détenir plusieurs offices. Cette disposition tend notamment à favoriser le développement des politiques de segmentation de la clientèle pour accroître la rentabilité des structures.
L’interprofessionnalité correspond aussi à la mutualisation des compétences. En effet, l’un des principaux enseignements de cette réforme met l’accent sur le fait que travailler ensemble est incontournable. Les professions réglementées doivent envisager le rapprochement avec d’autres professionnels. Des collaborations communes existent déjà en matière de gestion du patrimoine ou encore de transmission d’entreprise ; par exemple avec le lancement du réseau « Transmettre et reprendre », dans lequel le Conseil National des Barreaux, le Conseil Supérieur du Notariat et le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables sont impliqués.
Toutefois la question de la conduite d’une mission interprofessionnelle se pose. Comment plusieurs professionnels peuvent échanger les informations, partager leurs tâches et les délais de traitement ? Ils ont tout intérêt à s’appuyer sur le numérique pour mettre en œuvre une plate-forme collaborative afin de travailler avec le client et tous les intervenants du dossier.
Comme le souligne le Club des Jeunes Experts-Comptables : « Aujourd’hui, le numérique permet de ne plus travailler de manière séparée. Grâce à ce portail, les parties prenantes à la mission interprofessionnelle ont accès en temps réel à tous les éléments du dossier via un identifiant et un mot de passe. Le client a la possibilité d’y déposer ses pièces justificatives de même que chaque professionnel intervenant au dossier. Les éléments sont ainsi partagés et les délais sont raccourcis. »
L’interprofessionnalité permet également aux professionnels de mutualiser leurs frais de fonctionnement pour obtenir des économies d’échelle en partageant les locaux professionnels. Outre le partage de locaux, d’autres services peuvent être mis en commun : la documentation technique, les frais de secrétariat, un système d’impression, la maintenance du parc informatique, les frais d’archivage des dossiers ou encore le service de veille législative.