Quand un responsable me fait visiter son atelier, j’y vois immédiatement plus clair dans son style de management. Certains partent dans des envolées lyriques sur les travaux en cours ; d’autres se focalisent sur l’équipement ; une troisième catégorie passe plus de temps à tailler une bavette avec le personnel rencontré en route. Ces « styles » ont chacun leurs mérites, et l’on aimerait à l’évidence trouver les trois combinés dans le manager idéal. Par-dessus tout, on attend du « patron » qu’il prenne le temps, malgré tout, de descendre régulièrement à l’atelier.
Encore faut-il être attentif à bien « ouvrir les yeux ». Ainsi, je rendais récemment visite à un imprimeur d’emballages du Yorkshire. Le chef de fabrication affichait une combinaison raisonnable des trois styles. Autrement dit, il était «attentif au client», «sensibilisé au matériel» et «à l’écoute du personnel». Mais il ne voyait pas.
La plupart des « visites guidées » suivent le cycle de production type, c’est-à-dire qu’elles vont dans le sens de défilement du flux de la valeur. C’était le cas ici aussi. Une fois revenus à la salle de réunion, je lui ai demandé de décrire les points forts et les faiblesses « visibles » de ce flux de la valeur, rencontrés au fil de notre petit tour. Ce qui l’a amené à admettre que beaucoup d’en-cours s’accumulaient entre l’impression et les opérations de découpe-rainage. Mais cela était, disait-il, la « conséquence du goulet d’étranglement » au façonnage.
Ce qu’il ne parvenait pas à comprendre, c’est que sa propre mesure de la phase Impression, visant à maximiser la valeur de production, encourageait la surproduction, alimentant de facto l’océan des en-cours. La première cause du problème était la pression qu’il mettait sur son équipe presse pour obtenir une valeur de production maximale. Une des solutions préconisées fut d’améliorer la découpe-rainage, en accélérant les mises en route et augmentant les cadences de façonnage.
En évaluant les indicateurs de performances clés, vous pouvez rééquilibrer ce type de situation.