L’épreuve finale est un sujet imposé, dont le barème de notation nous est fourni. J’ai dû réaliser la brochure de l’artiste contemporain VanBinh. Celle-ci devait répondre au standard du luxe en termes de qualité et respecter les indications données pour : le format, le nombre de pages, le papier et la reliure (couture à cheval au fil blanc). Le placement de certains textes et photos était aussi imposé. Il fallait retoucher les photos des œuvres, les détourer, présenter un texte allégorique en forme de gargouille, respecter les règles typographiques…
Puis, je devais paramétrer un flux de production (gestion de la couleur et traitement de fichiers à la dernière norme), faire un PDF normé, calibrer un écran, un système d’épreuvage et présenter les épreuves colorimétriques certifiées à la norme ISO européenne. A Nantes, j’ai passé un oral d’une heure pour présenter mon travail au jury. J’ai aussi eu une épreuve de 6 heures, en présence du jury, pour créer une déclinaison de la brochure avec épreuves certifiées et PDF normé. Le lendemain, avec mon coéquipier, nous avons eu un oral pour développer le travail réalisé sur son sujet, à savoir les impressions offset d’une affiche sur le même artiste : une première en quadrichromie à la norme ISO européenne puis une seconde en polychromie, soit 8 couleurs avec un pantone métallique obligatoire. Psychologiquement, j’étais prête à vivre cette finale. J’ai réussi à surmonter la pression des deux jours d’épreuve. J’avais mes sujets bien en tête. A la fin, j’ai ressenti un grand soulagement, mais j’étais aussi triste que cela se termine. La peur du vide s’installe après avoir vécu deux années aussi intenses. C’est difficile de se projeter juste après une aventure comme celle-ci.