À l’heure où les cyberattaques se multiplient en Europe, la nouvelle directive NIS2 définit les règles du jeu en matière de cybersécurité. Cette évolution majeure du cadre réglementaire européen apporte des changements significatifs que les entreprises doivent anticiper dès maintenant.

Qu'est-ce que la Directive NIS2 ?
La directive NIS2 (Network and Information Security 2) succède à la première version de 2016 pour répondre aux nouveaux défis de la cybersécurité. Elle représente une refonte complète du dispositif initial, passant d’environ 500 entités concernées à plus de 15 000 en France. Cette nouvelle version abandonne la distinction entre Opérateurs de Services Essentiels (OSE) et Fournisseurs de Services Numériques (FSN) au profit d’une classification plus claire entre entités essentielles et importantes.
Un élément majeur à souligner est que la directive NIS2 marque un changement de paradigme, passant d’une approche réactive à une stratégie proactive. Cette évolution répond à la sophistication croissante des cybermenaces et à la nécessité d’une collaboration étendue pour assurer la résilience des infrastructures critiques européennes.
Les objectifs clés de la Directive NIS2
L’ambition première de NIS2 est d’établir un socle commun de cybersécurité à l’échelle européenne. La directive vise trois objectifs principaux : renforcer la résilience des organisations face aux cybermenaces, harmoniser les pratiques entre les États membres, et améliorer le partage d’informations sur les incidents de sécurité. Elle introduit également un principe de responsabilité accrue des dirigeants, marquant un changement profond dans la gouvernance de la cybersécurité.
Quels sont les secteurs concernés par la Directive NIS2 ?
Les secteurs essentiels
Les secteurs essentiels comprennent les infrastructures critiques traditionnelles : l’énergie, les transports, le secteur bancaire, les infrastructures de marché financier, la santé, l’eau potable et les infrastructures numériques. S’y ajoutent désormais l’administration publique et le secteur spatial. Ces secteurs sont soumis aux exigences les plus strictes en raison de leur importance vitale pour la société.
Les secteurs importants
La directive étend son périmètre à de nouveaux secteurs dits « importants » : l’industrie manufacturière, l’agroalimentaire, la gestion des déchets, les services postaux, et certains services numériques. Cette extension reflète l’interdépendance croissante de notre économie numérique.
Nouvelles obligations pour les entreprises
Renforcement des exigences en matière de sécurité
Les organisations doivent désormais mettre en place une politique globale de cybersécurité incluant : une cartographie précise des systèmes d’information, des mesures de protection renforcées, et un programme de formation continue pour le personnel. Les solutions de sécurité documentaire, comme celles proposées par Konica Minolta, deviennent essentielles pour sécuriser les flux d’information sensibles.
La directive impose désormais quatre piliers fondamentaux : la gouvernance, la protection, la défense et la résilience. Les entreprises doivent mettre en place un SI dédié pour les actions d’administration, améliorer leurs capacités de monitoring, et maintenir leurs actifs en conditions opérationnelles de sécurité. Une attention particulière est portée à la sécurité des architectures réseau, avec l’exigence d’une segmentation appropriée et d’une gestion rigoureuse des accès privilégiés.
Déclaration des incidents de sécurité
Un nouveau protocole strict de notification des incidents est instauré : alerte précoce sous 24h, rapport intermédiaire sous 72h, et rapport final détaillé sous un mois. Cette exigence vise à améliorer la réactivité collective face aux cybermenaces.
Les organisations doivent mettre en place des processus robustes de détection et de qualification des incidents. Cela implique la mise en œuvre de dispositifs de détection analysant l’ensemble des communications, la centralisation des événements de sécurité, et la capacité à produire des relevés techniques détaillés dans le cadre de la gestion des incidents. Un système d’information spécifique pour le traitement des incidents devient désormais obligatoire.
L'impact de la NIS2 sur les PME
Bien que principalement focalisée sur les grandes entreprises et ETI, la directive impacte indirectement les PME à travers la chaîne de sous-traitance. Les PME travaillant avec des entités essentielles ou importantes devront adapter leurs pratiques pour répondre aux exigences de sécurité de leurs donneurs d’ordre.
Les sanctions en cas de non-conformité
Le régime de sanctions se veut dissuasif : jusqu’à 10 millions d’euros ou 2% du chiffre d’affaires mondial pour les entités essentielles, et jusqu’à 7 millions d’euros ou 1,4% pour les entités importantes. Les dirigeants d’entités essentielles peuvent également faire l’objet d’une interdiction temporaire d’exercer.
NIS2 : comment se préparer à la mise en conformité ?
Audit de sécurité informatique
La première étape consiste à réaliser un audit complet de sa maturité cybersécurité. Cet état des lieux doit couvrir les aspects techniques, organisationnels et humains. Nos experts en services de sécurité informatique peuvent vous accompagner dans l’évaluation de vos processus de gestion de l’information.
La préparation doit inclure une évaluation approfondie de la maturité en matière de gestion des risques cyber. Il est essentiel de développer une cartographie précise des prestataires et des liens d’interconnexion pour comprendre les dépendances et les risques potentiels. L’évaluation des capacités de détection et de résilience face aux incidents doit être une priorité, même pour les organisations utilisant déjà des solutions de sécurité comme les antivirus ou les EDR.
Mise en place d'une gouvernance de la cybersécurité
Il est nécessaire d’établir une gouvernance claire impliquant directement la direction. Cette gouvernance doit inclure : la nomination de responsables, la définition de processus de gestion des risques, et la mise en place d’un plan de formation continue.
Conclusion : Un changement de paradigme nécessaire
La directive NIS2 marque un tournant dans l’approche européenne de la cybersécurité. Au-delà de la conformité réglementaire, elle représente une opportunité de renforcer durablement sa résilience face aux menaces numériques. Dans ce contexte, le choix de partenaires technologiques fiables comme Konica Minolta, expert en solutions de sécurité documentaire, devient stratégique pour réussir cette transformation.
La mise en conformité nécessite une approche méthodique et anticipée. Les organisations ont jusqu’à octobre 2024 pour se mettre en conformité, mais l’ampleur des changements requis impose d’agir dès maintenant. Cependant, il est important de noter qu’à cette date, la France, comme 24 autres pays de l’UE, n’a pas encore transposé la directive dans son droit national.
La Directive NIS2 (Network and Information Security) est une nouvelle version de la Directive NIS adoptée par l’Union européenne pour renforcer la cybersécurité des infrastructures critiques. Elle impose des exigences plus strictes en matière de sécurité des réseaux et des systèmes d’information pour les entreprises opérant dans des secteurs essentiels comme l’énergie, les transports, la santé, et les finances.
La directive NIS2 doit entrer en vigueur le 18 octobre 2024. Cependant, il est important de noter qu’à cette date, la France, comme 24 autres pays de l’UE, n’a pas encore transposé la directive dans son droit national. Un projet de loi « Résilience et Cyber-Sécurité » a été présenté en Conseil des ministres le 16 octobre 2024, mais il ne sera applicable qu’après son adoption définitive par le Parlement et sa publication au Journal Officiel. Cette loi sera suivie d’environ 30 décrets d’application et d’arrêtés de l’ANSSI. Les mesures techniques deviendront obligatoires dès la publication de ces textes réglementaires.
Se conformer à NIS2 permet de réduire les risques de cyberattaques, de protéger les données sensibles, et de renforcer la confiance des clients et partenaires. La conformité peut également améliorer la réputation de l’entreprise et éviter des sanctions financières lourdes.
La préparation à NIS2 nécessite une approche méthodique en plusieurs étapes :
- Déterminer si votre entité est concernée en utilisant le simulateur mis à disposition par l’ANSSI sur monespacenis2.cyber.gouv.fr
- Poursuivre les efforts de mise en conformité si vous étiez déjà soumis à NIS1, car NIS2 s’appuie sur ces fondements
- Réaliser une évaluation de votre maturité cybersécurité actuelle
- Établir une cartographie précise de vos systèmes d’information et de vos prestataires
- Mettre en place une gouvernance dédiée à la cybersécurité impliquant la direction
- Former et sensibiliser régulièrement vos collaborateurs
- Déployer des solutions techniques de détection et de protection
La Directive NIS2 instaure une coopération accrue entre les États membres via la création de centres de coordination des incidents et d’un cadre de gestion des risques. Un système d’alerte précoce permettra également de partager des informations sur les menaces émergentes à l’échelle européenne.
À ce jour, aucun dispositif d’aide financière spécifique n’a été annoncé pour la mise en conformité NIS2. Néanmoins, l’ANSSI dispose d’un budget d’investissement de 136 millions d’euros depuis 2011 dans le cadre du fonds France Relance, dont une partie est dédiée à la cybersécurité. À fin 2021, 626 candidats avaient bénéficié d’une formation en cybersécurité, représentant un investissement total de 69 millions d’euros. Les entreprises peuvent se rapprocher de l’ANSSI pour connaître les dispositifs d’accompagnement disponibles.
La distinction repose principalement sur la taille de l’organisation et son secteur d’activité :
Les entités essentielles (EE) sont généralement :
- Les grandes entreprises de plus de 250 employés ou avec un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros
- Les organisations opérant dans des secteurs critiques (énergie, santé, transport)
- Toutes les administrations publiques
- Les infrastructures numériques, quelle que soit leur taille
Les entités importantes (EI) sont typiquement :
- Les moyennes entreprises (50-250 employés, CA entre 10-50 millions d’euros)
- Les organisations des nouveaux secteurs intégrés dans NIS2 (fabrication, agroalimentaire)
Cette classification impacte le niveau des sanctions encourues et l’intensité des contrôles.
Oui, NIS2 intègre explicitement les sous-traitants dans son périmètre. Cette inclusion répond aux attaques de type « supply chain » qui ont causé des dommages importants ces dernières années (comme les cas Kaseya et SolarWinds). Les sous-traitants d’entités essentielles ou importantes devront :
- Se conformer aux exigences de sécurité définies dans leurs contrats avec les entités régulées
- Mettre en place des mesures de protection appropriées
- Participer à la chaîne de notification des incidents
- S’intégrer dans la politique globale de gestion des risques de leurs clients
Les entités régulées devront évaluer la cybersécurité de leurs fournisseurs et inclure des clauses spécifiques dans leurs contrats.